Épilation du maillot : attention dangers

Épilation du maillot : attention dangers

septembre 11, 2019 0 Par Julie

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De plus en plus de femmes, notamment en France, sont tentées par l’épilation du maillot, parfois de manière intégrale. Si les poils sont devenus la hantise de ces dames (et aussi parfois de ces messieurs), la guerre qu’on leur fait n’est pas sans dangers, surtout sur cette zone délicate. Quels sont les dangers de l’épilation du maillot ?

En France, 1 jeune femme (moins de 25 ans) sur 2 s’épile le maillot

Une étude réalisée par l’Ifop avant l’été révèle que les ¾ des Françaises s’épilent le maillot avant l’été. En effet si cette période est propice à ce genre de préoccupation, l’épilation du maillot n’en est pas moins devenue une habitude pour bon nombre d’entre elles. Une femme de moins de 25 ans sur deux s’épile le maillot, tout comme un tiers des femmes entre 25 et 34 ans. On note une progression de cette tendance.

Déjà en aout 2017, une étude publiée dans JAMA Dermatology faisait le même constat. 85,3% des 8000 femmes interrogées affirmaient s’être déjà fait épiler le maillot. On peut expliquer cette tendance par 2 choses : le poil est souvent associé à un manque d’hygiène (alors qu’il n’en est rien), de plus l’omniprésence de l’épilation intégrale notamment dans les films pornographiques, pour la plupart des filles sur les sites de sex cam, ou encore dans tout l’univers de la mode. Le sans-poils est devenu la norme. Une autre étude de 2016 corroborait quant à elle cette image de saleté associée au poil avec un résultat impressionnant : 59% des femmes interrogées avaient alors affirmé que l’épilation rendait leur vagin plus propre ! Attention également à l’épilation de la zone anale qui comporte également des risques.

 

Les infections favorisées

Revenons à notre étude de cette année. D’autres révélations intéressantes rappellent les risques d’une épilation trop fréquente. 25,6% des femmes indiquent avoir eu au moins une blessure après une épilation. Parmi ces blessures, on note très fréquemment des coupures (à 61,2%) mais aussi des infections (à 9,3%). Le gynécologue Jean-Marc Bohbot, auteur de Microbiote vaginal, la révolution rose explique que les poils sont une barrière qui empêche les infections. C’est pour cela qu’il ne faut pas les retirer. Il précise même que les femmes épilées présentent de plus grands risques d’attraper des infections sexuellement transmissibles comme l’herpès, la syphilis ou encore de condylomes (x2,6). Idem pour les infections qui n’ont pourtant rien à voir avec la peau comme les chlamydias, le risque est multiplié par 1,7. À noter également la même tendance pour les risque d’infections de type virales comme le papillomavirus, responsable du cancer du col de l’utérus.

De plus, lorsque l’on s’épile régulièrement, cela peut présenter des désagréments. Lorsque le poil repousse, il aura tendance à s’enrouler sur lui-même sous la peau, pouvant causer un abcès important. En plus d’être douloureux, il nécessitera une incision pour l’évacuer avant que le pus ne s’installe, causant une infection. S’ajoute donc la cicatrice qui restera après l’incision.

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L’épilation du maillot cause un assèchement de la vulve

La technique d’épilation qui a les répercussions les plus grave reste l’épilation au laser. Ce type d’épilation définitive va détruire le follicule pileux, retirant au passage la glande. Or, c’est cette glande qui va lubrifier la vulve. L’épilation va donc causer un assèchement de la vulve qui est habituellement une zone humide. L’ensemble des organismes qui vivent dans cet environnement (bactéries, microchampignons, protistes, virus) ne sera pas le même que ceux qui se développent dans un milieu sec. Ceci peut donc grandement changer le fonctionnement naturel de cette zone et on ne sait pour le moment ce que cela pourrait causer sur le long terme.

On remarque d’ailleurs déjà que de plus en plus de femmes sont amenées à prendre des traitements hydratants à vie, comme des savons ou des crèmes à base d’acide hyaluronique. On en arrive même à un point où des cliniques aux États-Unis proposent désormais de réimplanter des poils ! Malheureusement cette technique ne permet pas de réimplanter la glande sébacée et ne rééquilibre donc pas l’hydratation naturelle.

 

Prenez donc garde à la technique que vous choisissez pour vous débarrasser de vos poils pubiens, est-il vraiment nécessaire de se lancer dans une épilation définitive ? Le maillot intégral n’est-il pas au final qu’une mode qui passera comme les autres ? Aussi, n’oubliez pas qu’il s’agit de votre corps, de vos poils et que la décision vous appartient à vous seule. On voit d’ailleurs arriver une nouvelle tendance de femmes qui ne souhaitent plus se conformer aux modèles dictés par la société ou les magazines de mode et choisissent de garder leurs poils délibérément. Elles les exhibent même fièrement sur les réseaux sociaux et l’on retrouve des comptes Instagram qui lui sont dédiés ou des hashtags que l’on peut suivre également sur Twitter comme #lesprincessesontdespoils lancé en 2016 ou plus récemment #jaimemespoils.