Si le froid agresse notre peau, il en va de même pour notre tignasse. Protéger…
La pelade, cet étrange phénomène qui vous fait perdre vos cheveux
La pelade est une maladie bizarre qui rend votre crâne, vos sourcils et vos cils tous lisses. Si elle y ressemble, elle n’est pourtant pas à confondre avec la calvitie. En effet, cette dernière vous fait perdre seulement vos cheveux. Alors que la pelade vous fait aussi perdre vos poils.
Si la calvitie est héréditaire, ce n’est pas le cas de la pelade. Si ces deux phénomènes ont des points communs, ils sont pourtant bien différents.
Qu’est-ce que la pelade ?
La pelade peut être impressionnante. Car elle ne vous fait pas tomber quelques cheveux. Non, elle provoque une perte de la pilosité par plaques. Si elle touche le crâne, elle peut s’attaquer aussi à tous vos poils. Votre peau reste la même, mais vous vous retrouvez avec des « trous » dans le cuir chevelu. Elle porte aussi le nom « d’alopécie en plaques ». Donc, une pelade est une affection dermatologique caractérisée, le plus souvent, par une perte de cheveux en plaques.
Elle apparait souvent vers l’âge de 20 ans, un âge où notre apparence compte beaucoup. On peut imaginer l’angoisse de la personne à qui cela arrive à ce moment là ! Mais rassurez-vous, ce phénomène est plutôt rare car il ne représente que 2% des consultations en dermatologie.
Malheureusement, il n’existe pas de traitement pour y faire face. Rien non plus pour ralentir cette perte de pilosité. Même si vous pouvez bénéficier de traitements qui favorisent la repousse des cheveux, leur chute est inévitable. Cependant, chez près de 80 % des personnes, la pilosité réapparaît d’elle-même de 6 à 12 mois après la chute. Les cheveux peuvent même repousser des années plus tard. Mais rien ne protège d’une rechute (celle-ci est même fréquente).
Quelles sont les causes ?
Il n’y a pas de causes identifiées. Si on pense que la pelade peut provenir d’une infection virale, l’hérédité, le stress, l’exposition à un produit chimique, … Rien n’est moins sûr. Cependant, on note quand même divers facteurs héréditaires. En effet, chez 20 à 40% des gens atteints, on remarque d’autres cas chez des proches. Les chercheurs supposent que le mécanisme de destruction implique une réaction auto-immune, où les anticorps de la personne atteinte s’attaqueraient à tort aux follicules pileux.
La pelade est d’ailleurs associée à la présence d’autres maladies auto-immunes, telles que le vitiligo, le diabète type 1, l’arthrite rhumatoïde, le lupus discoïde et la thyroïdite de Hashimoto. Par chance, les cellules souches des follicules pileux, qui permettent la repousse des poils, demeurent intactes. Cela explique que les poils peuvent se remettre à pousser, même après plusieurs années de dormance.
Comment évolue la pelade dans le temps ?
Là encore, mystère. L’alopécie en plaques évolue de façon très aléatoire selon les personnes. On ne peut prédire comment elle va évoluer. Toutefois, vous pouvez avoir bon espoir si cela vous arrive, car la majorité des personnes atteintes sont guéries après un an. Mais il est très possible que les cheveux ne repoussent pas.
Habituellement, la pelade reste localisée au cuir chevelu et se restreint à de petites plaques dénudées. Néanmoins, dans sa forme extensive, elle peut progresser et s’étendre à la barbe et à tout le cuir chevelu. La pelade universelle (perte de tous les poils du corps) est très rare.
Parfois, la pelade débute à la base du crâne et s’étend progressivement aux parties latérales en remontant au-dessus des oreilles. C’est la pelade ophiasique. Plus rarement, elle affecte la totalité du crâne et prend le nom de pelade décalvante totale. Lorsque les poils du corps sont également touchés, on parle de pelade universelle. En bordure de plaque, on peut voir des cheveux dits « en point d’exclamation ». Ce sont de petits cheveux cassés de quelques millimètres.
Dans des cas encore plus rares, on peut observer que la maladie s’attaque aussi aux ongles. Ces derniers prennent une forme particulière (comme un butoir). Ils ont aussi une marque qui apparait à la pointe, perdent leur éclat et leur aspect lisse.
Comment la diagnostiquer ?
Le diagnostic repose uniquement sur l’examen clinique du médecin généraliste. Selon les symptômes présentés par le patient, une prise de sang peut être demandée afin de vérifier s’il n’existe pas une autre maladie auto-immune associée à la pelade. En effet, la pelade peut parfois prédisposer à d’autres pathologies auto-immunes fréquentes dans la population comme l’atteinte de la thyroïde. Par ailleurs, les personnes souffrant de pelade ont une tendance plus importante aux allergies (asthme, eczéma, rhinite allergique, etc.).
Quels sont les traitements possibles en cas de pelade ?
La plupart des traitements existants reposent sur la suppression des lymphocytes s’attaquant aux follicules pileux. Cependant, ce type de thérapie ne permet pas de protéger le patient des récidives.
Les traitements les plus fréquemment employés sont :
- La cortisone, un médicament très utilisé pour traiter les maladies inflammatoires et auto-immunes. Il peut être appliqué localement, par injections ou par voie orale ;
- Des préparations à base d’anthraline ou dioxyanthranol peuvent être appliquées de manière brève sur les zones atteintes. Ce traitement est irritant ;
- Le minoxidil permet d’épaissir la repousse ;
- La photothérapie (souvent la PUVAthérapie qui est l’association d’un médicament et de rayons UVA). C’est le dermatologue qui choisit de proposer ou non cette thérapie. En effet, toutes les pelades ne peuvent pas être traitées de cette façon. Le traitement est réalisé par le dermatologue à l’aide d’une cabine prévue à cet effet ;
- L’immunothérapie peut être proposée. Elle est réalisée dans certains centres spécialisés et consiste à rendre allergiques les patients à une substance chimique qui est ensuite appliquée sur les zones de pelade. De cette manière, l’eczéma provoqué favorise la repousse. Cependant, ce traitement n’est utilisé que dans certains cas particuliers ;
- Le méthotrexate est un immunosuppresseur. Il est administré par voie orale (comprimés) ou injecté par voie intramusculaire. Les dermatologues l’utilisent parfois pour les cas de pelades sévères et rebelles uniquement.
Il existe d’autres traitements dont l’efficacité est cependant toujours discutée ou qui n’ont pas démontré une efficacité suffisante dans les études réalisées.
D’autres solutions sont également possibles comme une perruque, des prothèses capillaires ou encore des tatouages (pour les cils et sourcils par exemple).