Pourquoi avons-nous perdu notre fourrure ?

Pourquoi avons-nous perdu notre fourrure ?

octobre 2, 2019 0 Par Julie

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De la fourrure ? Et oui, si on remonte un peu (beaucoup) dans le temps, on se rend compte qu’à la préhistoire, les premiers hommes étaient très poilus, ils possédaient même de la fourrure. Comment s’est opérée la transformation jusqu’à l’homme actuel ? Quelles sont les raisons de cette évolution ? Vous saurez tout sur l’évolution de l’homme et surtout de ses poils.

A l’origine, en Afrique…

La perte de la fourrure commence en Afrique, il y a plus de 2 millions d’années. Les premiers Homo Erectus sont obligés de parcourir de très grandes distances pour aller chercher de la nourriture. Le milieu qui les entoure est également de plus en plus ouvert. Le système de transpiration qui se met en place est de plus en plus performant et la fourrure laisse place peu à peu à un pelage humain qui lui évitera d’voir trop chaud, surtout avec le surcroit d’activité de leur nouveau mode de vie. Mais la perte progressive de cette fourrure ne s’explique pas que par la trop forte chaleur ressentie et possède d’autres origines plus complexes.

 

L’explication de Darwin

Pour Darwin, la perte de cette importante fourrure serait due à la sélection sexuelle. Nos ancêtres semblaient déjà avoir des préférences pour des partenaires moins poilus, ce qui aurait fait que l’évolution aille dans ce sens. Il était en effet primordial dans ces conditions de supprimer la fourrure pour la survie de l’espèce. Si les hommes préfèrent avoir des partenaires avec moins de poils alors il faut les satisfaire afin de maximiser les chances de reproduction.

 

Thermorégulation sans fourrure

La cause principale reste surtout un souci de thermorégulation. Plusieurs facteurs entrent en compte. Un changement climatique qui va remplacer les forêts humides dans lesquelles s’abritaient les hommes par des plaines et savanes particulièrement sèches. Ainsi les hommes se sont retrouvés exposés à la chaleur. D’un autre côté l’homme est en pleine évolution et commence à se tenir debout et marcher avec ses 2 jambes. Ceci leur fait se dépenser plus qu’avant. D’autant plus qu’ils sont obligés de se déplacer de plus en plus loin pour aller trouver de la nourriture qui se trouve elle aussi déplacée par le changement de milieu qui s’opère. Tout ceci aurait poussé à une forte surchauffe si la fourrure n’avait pas disparue. C’est tout le système de la transpiration qui va également apparaître à cette même période, permettant d’assurer un refroidissement important du corps. L’apparition des glandes sudoripares va permettre l’évaporation de la transpiration pour une régulation thermique. De nos jours, il n’y a plus guère que les personnes atteintes d’hypertrichose qui conservent de la fourrure !

 

Éloignement du chimpanzé

A cette époque, le singe et l’homme sont très similaires, mais cela va changer à partir de cette évolution sur les poils. Si au départ on constate la même densité de follicules pileux chez l’homme et le chimpanzé, cela va changer. Les poils vont devenir de moins en moins épais. Mais la grosse différence se trouve dans la densité des glandes sudoripares qui sont réparties sur tout le corps. Ces glandes sont 10 fois plus présentes chez l’homme.

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S’adapter aux nouvelles savanes

On peut imaginer que pendant cette période de changement (entre le dernier ancêtre commun avec les chimpanzés et l’apparition d’Homo sapiens, soit entre 9 millions et 300 000 ans avant notre époque) il aura fallu s’adapter au nouveau milieu. L’homme se met donc à marcher mais il reste une proie facile. On imagine donc qu’il aura eu tendance à partir chasser dans la savane aux heures les plus chaudes pendant que les animaux les plus féroces restaient à l’ombre. Ce nouveau mode de vie a favorisé la perte des poils. Une évolution qui portera d’ailleurs ses fruits puisqu’elle donnera l’avantage à l’homme qui sera capable de chasser ses proies pendant de longues heures en pleine chaleur grâce à un système de régulation thermique efficace. L’homme a alors pris l’avantage sur les animaux qui n’ont pas cette capacité.

 

Réduction des maladies mortelles

Une hypothèse complémentaire apportée par le biologiste anglais Mark Pagel ajoute une autre vertu que celle de la régulation thermique à la disparition de la fourrure. Elle aurait également permis de réduire le nombre de parasites corporels (mouches, tiques, moustiques ou encore poux) que l’on retrouve communément dans la fourrure des mammifères et qui sont des vecteurs de maladies potentiellement mortelles. Un autre bon moyen de faire perdurer l’espèce humaine !